Une canicule est-elle possible en octobre ?
Quels sont les seuils pour qu'une vigilance soit lancée ?
Pour qu’une vigilance canicule soit lancée, il faut au minimum consécutivement trois nuits tropicales et trois journées de chaleur intense dont les seuils dépendent des départements.
Aucune vigilance canicule n’a jamais été lancée en octobre et pour cause : pour certaines villes (notamment de la moitié Nord et de l'Est), l’addition d’une nuit tropicale et d’une journée de fortes chaleurs, n’est même pas été atteinte en octobre, et encore moins durant trois jours consécutifs…
La vigilance canicule la plus tardive à avoir été lancée en France date d’ailleurs du mois de septembre de cette année. Jusqu’à présent, aucune vigilance orange canicule n’avait été lancée en septembre.
Seuils de vigilance canicule pour chaque département
Nuits et après-midis les plus chaudes enregistrées en octobre - Source : Météo-villes
Un soleil moins haut dans le ciel et des journées plus courtes
Si en octobre, les températures ne peuvent pas atteindre des niveaux aussi élevés qu’en septembre c’est tout simplement parce que le soleil est moins haut dans le ciel. Il tape donc moins fort, et pour qu’il fasse très chaud, il faut qu’un important apport d’air tropical soit propulsé par un puissant courant de sud-ouest ou sud vers la France. Mais à nos latitudes, ce n’est pas l’énergie du soleil en elle-même qui réussit à réchauffer à ce point l’atmosphère. En été, même si aucun apport tropical ne se produit, le seul fait que le temps reste calme et ensoleillé réchauffe parfois suffisamment l’atmosphère pour que les températures atteignent les seuils caniculaires.
Pour une même masse d’air (par exemple 20°C à 1500 m d’altitude), les températures maximales d’une journée de début octobre seront beaucoup moins élevées que celles d’une journée de plein été.
Hauteur du soleil par rapport à l’horizon, en fonction de la saison (comparaison entre le milieu de l'été et le mois d'octobre) - Source : Météo-villes
D’autre part, la durée du jour est moins longue début octobre qu’en plein été. Et la durée durant laquelle la chaleur est difficilement supportable est beaucoup plus éphémère. Un 30°C début octobre est bien plus supportable qu’un 30°C début juillet car sa durée est moins longue et le soleil chauffe moins fort. Les nuits étant également plus longues en début d’automne, elles sont plus fraîches lorsque le ciel est dégagé car la température a le temps de baisser depuis l’heure plus précoce à laquelle le soleil se couche.
Différence de durée des fortes chaleurs pour un même seuil entre une journée de début octobre et une journée d'été - météo-villes
Une baisse régulière des températures entre le début et la fin du mois d'octobre
Enfin, si les températures nocturnes et diurnes peuvent encore atteindre des niveaux de plein été au début du mois d’octobre, ce n’est plus le cas en seconde partie car l’automne s’installe beaucoup nettement. Le soleil est en effet de plus en plus bas, et les descentes froides sont de plus en plus fréquentes (notamment parce que la nuit polaire s’installe peu à peu autour de l’Arctique). A Paris, on perd en moyenne 5,5°C entre le début et la fin du mois d'octobre et 6°C à Toulouse.
Évolution des températures moyennes quotidiennes à Paris sur un an et baisse importante entre le début et la fin du mois d’octobre - source Météo-France
Évolution des températures moyennes quotidiennes à Toulouse sur un an - source Météo-France
Des prévisions qui confirment cette tendance
Après le deuxième épisode de temps chaud du week-end et de la semaine prochaine, les descentes d’air froid semblent effectivement prendre de l’ampleur aux latitude septentrionales (lire notre bulletin national réactualisé quotidiennement ici >>>). Cet air beaucoup plus frais pourrait nous menacer après le 15 (comme c’est très souvent le cas en cette saison). Cela ne signifie pas forcément que de nouvelles journées chaudes autour de 25°C sont impossibles après cette date (d’autant que nous ne sommes plus au bout de nos surprises…), mais elles sont beaucoup moins fréquentes et les records de chaleur de la fin du mois d’octobre sont beaucoup plus bas que ceux du début du mois. Par exemple, à Paris, le record de chaleur pour un début de mois d’octobre est d’environ 29°C alors qu’à la fin, il est seulement de l’ordre de 23 à 24°C >>>
Masses d'air prévues à 850 hPa par le modèle GFS pour dimanche 8 octobre 2023 - source Wetter3
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