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Tempêtes de 1999 et 1987 : peut-on les comparer à la tempête Ciaran ?

À l'approche de la tempête Ciaran, les médias en font leurs gros titres et certains n'ont pas hésité à la comparer aux fameuses tempêtes de 1999. Cette comparaison a-t-elle vraiment un sens ? Retour vers le passé.

 

Tempête Ciaran : violente mais peu étendue

La tempête Ciaran qui est en pleine formation sur l'Atlantique va se creuser à une vitesse particulièrement importante. C'est ce qu'on appelle une dépression explosive ou une "bombe météorologique". Celle-ci devrait circuler sur le sud des Îles Britanniques ce jeudi 2 novembre 2023 avec des pressions s'abaissant assez près des 950 hPa en son centre, des niveaux remarquablement bas ! Ainsi, les vents qui vont circuler au sud de cette dépression - s'engouffrant au dessus de la Manche - s'annoncent très puissants.

Carte d'analyse montrant la tempête Ciaran ce 2 novembre 2023 – via wetterzentrale.de

 

 

Le fait que le coeur dépressionnaire circule sur le sud des Îles Britanniques va restreindre la zone des vents les plus forts à la Bretagne et aux régions bordant la Manche. Dès que l'on quittera le quart nord-ouest de la France, le seuil des 100 km/h ne devrait plus être atteint. On ne parlera véritablement de "forte tempête" que sur la Bretagne et les secteurs côtiers de la Manche. C'est sur l'ouest de la Bretagne et le Cotentin que Ciaran s'annonce exceptionnelle avec des rafales qui devraient atteindre 130 à 140 km/h dans les terres et 150 à 170 km/h sur les caps et les îles ! Nul doute que les dégâts seront notables sur ces zones, mais celles-ci ne représentent qu'une petite partie du territoire français. Les vents destructeurs de Ciaran ne seront pas géographiquement étendus.

Prévisions des rafales maximales de la tempête Ciaran selon Météo France

 

 

Tempête Lothar : bien plus violente dans les terres

Ces derniers jours, certains médias ont évoqué la tempête Ciaran en faisant le lien avec les tempêtes de 1999. Ici, nous allons évoquer seulement Lothar car la trajectoire de Martin était plus méridionale et s'éloigne de celle de Ciaran. Fait qui peut surprendre : Lothar était un peu moins creuse que Ciaran avec une pression de 960 hPa au plus bas. Première différence : Lothar avait circulé plus au sud que la dépression Ciaran, se décalant de la Manche vers les Ardennes. La particularité de Lothar était de s'être creusée jusqu'au dessus des terres normandes, atteignant sa maturité directement au dessus de la France.

Carte d'analyse montrant la tempête Lothar le 26 décembre 1999 – via wetterzentrale.de

 

 

Si les vents les plus violents de la tempête Ciaran circulent à proximité directe de la Manche, ce fut bien différent pour Lothar où le couloir de vents les plus forts s'étirait du nord de la Bretagne au Grand-Est. Contrairement à Ciaran, Lothar avait été aussi violente (si ce n'est plus) dans les terres que sur les côtes ! Lothar était également bien plus puissant que Ciaran. On avait mesuré 180 km/h à Saint-Sylvain dans les terres du Calvados, 173 km/h à Orly et 169 km/h à Paris ! Ces vents avaient été permis par un phasage parfait entre la dépression et le jet stream, dont les vitesses atteignaient alors 500 km/h ! Non seulement le jet stream est moins fort pour Ciaran, mais il est nettement moins en phase avec la dépression puisqu'il plonge vers l'Espagne. Les situations ne sont donc pas comparables.

Rafales maximales de la tempête Lothar le 26 décembre 1999 – via Météo France

 

 

À elle seule, la tempête Lothar avait causé la mort de 53 personnes en France ! Des millions de foyers avaient été privés d'électricité, dont certains pendant plusieurs semaines. Outre le bilan humain, les dégâts sur la végétation furent immenses, dont les effets sont encore visibles de nos jours (des campagnes de reboisement avaient été lancées après la catastrophe). Cette tempête a marqué les esprits de tous ceux qui l'ont vécu. Moins de 48 heures après Lothar, Martin dévastera la partie sud du pays.

Dégâts à Paris au matin du 26 décembre 1999 après des vents de 169 km/h en fin de nuit - photo RTL

 

 

"Ouragan" d'octobre 1987 : mêmes régions mais plus intense

Comme nous venons de voir que la comparaison avec 1999 n'a pas lieu d'être, intéressons nous à un cas un peu plus similaire. Le fameux "ouragan" des 15 & 16 octobre 1987 était une dépression explosive qui s'était rapidement creusée au large de nos côtes avant d'entrer sur l'ouest de la Manche puis de gagner l'Angleterre. Sa trajectoire - si elle n'est pas identique - ressemble nettement plus à celle de la tempête Ciaran. Celle-ci avait atteint une pression record de 948 hPa à Ouessant, plus basse que Ciaran.

Carte d'analyse montrant "l'ouragan" des 15 & 16 octobre 1987 – via wetterzentrale.de

 

 

Si la trajectoire de la dépression et les régions touchées sont similaires, l'intensité des vents ne l'est pas. Ciaran a beau être une violente tempête, celui qu'on a nommé "ouragan" en octobre 1987 avait généré des vents nettement plus violents. À la Pointe du Roc de Granville, une rafale de 216 km/h avait été enregistrée (chiffre maximal qu'autorisait le capteur) et une valeur de 242 km/h avait même été mesurée à la station de Jobourg sur le littoral de la Manche ! Comme pour Lothar, cette dépression d'octobre 1987 avait bénéficié d'un phasage parfait avec un courant jet surpuissant. C'est ce qui cause la principale différence d'intensité avec Ciaran, qui ne sera pas phasée avec le courant jet au moment de toucher la Manche (maximum du jet vers l'Espagne).

Rafales maximales de "l'ouragan" des 15 & 16 octobre 1987 – via Météo France

 

 

Si Ciaran a le potentiel de causer de gros dégâts en Bretagne et près de la Manche, ils n'atteindront probablement pas l'ampleur de ceux générés par cette tempête monstrueuse d'octobre 1987. De la Bretagne à la Normandie et jusqu'au littoral du Pas-de-Calais, les dégâts furent énormes et estimés à 23 milliards de francs de l'époque ! 15 personnes avaient perdu la vie dans cette tempête et le quart des forêts bretonnes avait été rasé.

Lourds dégâts à Kerfany dans le Finistère le 16 octobre 1987 – Archives Ouest-France

 

Si la tempête Ciaran sera majeure sur la Bretagne et près de la Manche, les vents les plus destructeurs ne toucheront qu'une partie très restreinte de la France. Une nuance trop peu soulignée dans les médias, qui donnent parfois l'impression que le pays entier est sous la menace d'un événement majeur. De plus, il est important de préciser que les tempêtes de 1999 et de 1987 avaient été plus violentes avec des vents de 180 km/h dans les terres et plus de 200 km/h sur les côtes, ce qui ne sera pas le cas pour Ciaran. Comme on dit : comparaison n'est pas raison.

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Biarritz

Meteo-biarritz.com est le premier site météo essentiellement dédié à l'agglomération de Biarritz. Il a été créé par Guillaume Séchet (webmaster de meteo-paris.com, météorologiste et ex-présentateur à La Chaîne Météo, spécialiste et auteurs d'ouvrages sur les évènements climatiques). Ce site professionnel et de grande qualité est aussi très complet (grâce à des rubriques ludiques) et surtout très réactif. Il fait partie des 19 sites internet appartenant à meteo-villes.com. Les prévisions météo à 15 jours, totalement gratuites, sont expertisées par une équipe de professionnels qui suit la situation en permanence. Ainsi, en fonction de l'évolution de la situation, ils affinent au mieux leurs prévisions. La tendance météo saisonnière pour la France est également réactualisée très fréquemment. Ce site est aussi un portail météo pour le Pas basque en proposant : les webcams en direct, les données des stations météo en direct, les cartes de suivi des pluies et des nuages, les observations et la localisation des phénomènes météo dangereux sur la région, les suivis climatologiques, le climat du Pays Basque et les records ainsi que normales quotidiennes des températures à Biarritz.

 

Notre ville de BIARRITZ

Biarritz est une commune française située dans le département des Pyrénées-Atlantiques, la région Nouvelle-Aquitaine, et à 50 km de la ville espagnole de Saint-Sébastien.
Cette station balnéaire est l'une des plus prestigieuses de la côte Atlantique française.
L'océan, avec ses puissantes vagues, a fait de Biarritz un spot de surf réputé dans le monde entier.
Le gentilé de Biarritz est Biarrot (Biarròt en gascon, Biarriztar en basque).
La commune a pour devise : J'ai pour moi les vents, les astres et la mer.
Sa superficie est de 12 km² pour une altitude située entre 0 et 85m.
En 2020 sa population était de 25 885 habitants (résidents permanents).


Le climat de Biarritz est océanique. Il y fait assez chaud avec parfois des pluies très abondantes (cumul de 1483 mm) mais il y pleut moins souvent qu’à Brest (181 jours / an) et l'ensoleillement annuel moyen est de 1877 h. Les vagues réputées des surfeurs sont liées à la houle qui prend de l’ampleur par effet du Golfe de Gascogne dessiné en coin (comme une sorte d’entonnoir) et face aux vents d’ouest. Ainsi, les vagues parcourent toute l’Atlantique et viennent s’échouer en fin de course sur les côtes.


L'histoire de Biarritz : Station balnéaire réputée depuis le 19è siècle, elle était constituée d'un tout petit village de pêcheurs de baleine (dès le 11è siècle) quand Victor Hugo la découvrit en 1843. Il évoquait déjà le risque de la voir devenir une ville balnéaire. Le village était à l'origine constitué de deux centres de peuplement : l'un au quartier de l'église Saint-Martin et l'autre au port de pêche (Port-Vieux) défendu par le château de Belay ou Ferragus. Son blason montre une grande barque baleinière qui reste le symbole de la ville. La population est d'origine vasconne. Il est difficile de statuer clairement entre des racines basques, ou gasconnes. Biarritz faisait — d'un point de vue administratif — partie du Labourd, province basque, jusqu'en 1790. Le premier phare fut construit en 1650. Dès 1784, les bains de mer sont à la mode et Napoléon s'y baigna en 1808. L'impératrice Eugénie décida d'en faire sa villégiature après y avoir séjourné deux mois en 1854 et Napoléon III lui construisit un palais de forme de E. De cette histoire, Biarritz a gardé quelques immeubles caractéristiques comme une église orthodoxe à la coupole peinte en bleu à rapprocher des visites de l'aristocratie russe d'avant la Révolution russe . Créé en 1894, agrandi deux fois (1911 et 1926) et toujours vivant aujourd'hui, le grand magasin Biarritz Bonheur est à l'époque un temple du luxe et de la mode. Au début du XXe siècle, la majorité de ses employés parlent anglais. En 1940, durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands creusent le mur de l'Atlantique dans les falaises de Biarritz. Le 27 juin 1940, les troupes allemandes occupent la côte basque. Fin 1942, le capitaine de corvette Ludwig projette et conçoit avec l'Organisation Todt, l'incroyable poste de commandement du plateau de l'Atalaye codé BA 39-40. Il s'y installe jusqu'à la libération. Mais aucun débarquement ne se déroula à Biarritz. Le 17 mars 1944, la ville est tout de même bombardée par la deuxième vague de bombardiers de l'aviation alliée. En 1957, le scénariste américain Peter Viertel, de passage à Biarritz avec son épouse Deborah Kerr pour le tournage du film "Le Soleil se lève aussi", utilise une planche de surf qu'un ami a fait venir par avion de Californie. C'est le lancement de ce sport à Biarritz. Les premiers Biarrots s'essayent au surf et lancent une mode qui va durer en s'appuyant sur la qualité des vagues de la côte Atlantique. Aujourd'hui, la ville est devenue un des pôles européens et mondiaux de ce sport de glisse.


Les principaux centres d’intérêt de Biarritz sont : le rocher de la Vierge, la villa Eugénie (hôtel du Palais), la villa Natacha, le Casino, le phare, les crampottes (cabanes des pêcheurs) et bien entendu, le surf !